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Quels obstacles rencontrent-ils ?

L’inventeur est un acteur crucial du processus d’innovation, car il est à l’origine de l’idée géniale qui donnera naissance au nouveau produit. Mais ce personnage, souvent solitaire, n’est pas le mieux armé pour réussir le lancement de son invention qui nécessite le concours de nombreux métiers. (Une structure entrepreneuriale …..)Devenu entrepreneur, l’inventeur doit savoir aller chercher les ressources nécessaires à l’extérieur afin de résoudre les problèmes liés au manques de moyens, humaines et financiers, pénalisant les petites entreprises innovantes. La mise en place de ce réseau d’innovation doit s’accompagner d’un processus de conception rigoureux intégrant les différents acteurs, ainsi que l’utilisation d’outils méthodologiques formalisés et adaptés à chaque cas, et des modes de représentations adéquats pour favoriser le dialogue et la compréhension de chacun.Au Maroc, La liste des noms des inventeurs est longue et révèle le grand potentiel humain inventif dont dispose le Royaume. Selon les données fournies par l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC), 561 demandes de brevets d’invention ont été déposées au cours de l’année 2004 contre 483 durant l’année 2003 soit une augmentation de 16 % par rapport à l’année 2003.En 2004, le nombre des demandes d’origine marocaine sont de l’ordre de 104 dont 86 sont des personnes physiques (individuelles) et 18 seulement sont des personnes morales. Les 457 demandes restantes sont d’origine étrangère (Etats-Unis, France, Allemagne..). «Ces chiffres ne reflètent pas le vrai nombre des inventions marocaines car plusieurs inventeurs ne déposent pas une demande de brevet d’invention soit par manque de moyens, soit par ignorance des procédures de dépôt ou par peur d’être piraté. », explique Bennani Lotfi inventeur et directeur de l’Agence marocaine pour la valorisation des inventions et la promotion de l’innovation.

 

 

1- PROBLEMATIQUE DE L’INNOVATION DANS LES STRUCTURES MINIMALISTES

 

Les petites structures, telles que PME (petites et moyennes entreprises, moins de 250

salariés) ou les TPE (très petites entreprises, entreprises gérées par une seule personne

sans encadrement intermédiaire, généralement moins de 20 salariés.), souffrent d’un

paradoxe : elles sont prédisposées à l’innovation par leur flexibilité, leur souplesse

d’organisation et leur réactivité mais n’ont pas les moyens pour développer des projets

innovants souvent trop risqués. Les obstacles à l’innovation les plus fréquemment

rencontrés sont le manque de financement du au cout élevé d’élaboration et l’insuffisance

notamment spécialisés.

 

1.1 Le manque de ressources

 

Le manque de fond propre est le principal frein à l’innovation que doit surmonter l’inventeur-entrepreneur, car l’absence d’activité antérieure, et donc de chiffre d’affaire, ne lui permet aucune entrée d’argent contrairement aux PME. Durant la mise au point du produit, l’individu créatif fait avec « les moyen du bord » et un budget restreint, mais la question financière devient problématique lors de l’industrialisation de l’invention. En effet, les couts engendrés par cette phase du processus d’innovation sont multipliés par dix par apport à la phase de développement. D’autre part, l’association de partenaires financiers privés, souvent difficiles à convaincre, reste synonyme, pour l’inventeur de perte de contrôle sur le produit nouveau et sur les retombées économiques escomptées. (Les solutions résident essentiellement dans les aides publiques remboursables telles que celles de L’ANVAR (…) …)

Ces aides restent compliquées à obtenir à cause d’un parcours administratif laborieux, décourageant trop souvent un acteur isolé, faute de temps et de compétences.L’absence de ressources humaines et des connaissances associées, qui est directement liée au manque de moyen financier, est une certaine supplémentaire, l’innovation étant un processus collectif et pluridisciplinaire. Un acteur isolé ne peut posséder toutes les compétences nécessaires, ni même gérer seul le bon déroulement du projet. Dans une société fondée sur le savoir et la spécialisation, l’entreprise unipersonnelle doit aller chercher les compétences nécessaires à l’extérieur. De plus, cette carence s’accompagne souvent d’une vision à court terme de la part de l’entrepreneur due à la multitude de taches quotidiennes à gérer ne permettant pas une projection dans l’avenir, privilégiant ainsi une culture du présent. Il n’a pas toujours le temps de mener des activités connexes de façon approfondie comme la recherche d’informations techniques ou une activité significative de recherche et développement.

 

1.2 Le manque de rigueur et de méthode

 

Lesinventeurs el les TPE mettent souvent en œuvre des démarches de conception peu formalisées ou le résultat matériel est prépondérant. On note un besoin de concrétiser rapidement l’idée en objet palpable, sans réelle phase de recherche de solutions, de conception et de représentation « papier ». Cette démarche intuitive suit une logique d’essais/erreur avec de multiples itérations. Cette recherche par tâtonnement de la solution idéale s’avère consommatrice de temps et d’argent. Utiliser des raccourcis dans les méthodes de conception est classique dans les PME, mais entraine souvent des problèmes au niveau de la commercialisation ou de l’industrialisation du produit lié au non maitrise d’une technologie ou d’un savoir-faire.Le processus de conception se caractérise également par un manque de prise en compte en amont des besoins des futurs clients, un manque de recherche d’informations techniques et normatives, une tendance à réinventer l’existant et surtout l’absence de prise en compte de la faisabilité industrielle et des contraintes de la production en série du produit. Le manque de rigueur chez l’inventeur transforme la réactivité de la structure en précipitation dans des voies de solutions qui se révèlent, parfois tardivement, mal adaptées.

2- Les lois gérants les inventeurs

 

La loi marocaine protège-t-elle suffisamment les inventeurs ? «Les brevets d´invention sont protégés au Maroc par la loi n° 17/97 relative à la protection de la propriété industrielle. Ce texte réglementaire présente des lacunes à combler. C’est l’objectif visé par l’organisation de ce séminaire», souligne Lotfi Bennani, qui souligne au passage que «cette rencontre vise à attirer l’attention des pouvoirs publics sur la question pour promouvoir l’invention dans le pays». C’est l’OMPIC (Office marocain de la propriété intellectuelle et commerciale) qui abordera ce volet juridique. R&D MAROC (L’Association marocaine pour la recherche et développement) évoquera les mesures incitatives pour le financement des projets innovants. Le financement, un autre écueil qui freine le développement de l’invention et de l’innovation au Maroc. «Les inventeurs marocains sont nombreux. La créativité ne leur manque pas. Le problème réside dans le manque de fonds pour financer les projets novateurs. Certes, il existe un fonds pour encourager la recherche dans les universités, mais nombreux sont les inventeurs non chercheurs-universitaires. L’invention souffre également d’un manque de politique étatique et d’une vision claire pour encourager l’invention», déplore Lotfi Bennani.

Rédigé par Imane Fahmi

© 2014 

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